Reugny - La Vallière

Historique du nom: Valeria (1236, charte de l’abbaye de Gâtines), La Vallière (1408, Archives nationales, JJ162-392), La Vallière (1584, Archives d’Amboise, Notre-Dame en Grève et Saint-Florentin), La Vallière (1639, Rôle des fiefs de Touraine, rôle de Château-Renault), La Vallière (1649, Archives d’Amboise, Notre-Dame en Grève et Saint-Florentin), La Valière (1654, Archives d’Amboise, Notre-Dame en Grève et Saint-Florentin), La Valliere (XVIIIe siècle, Carte de Cassini), Château de la Vallière (1807, acte Guiot/Noizay), La Vallière (1819, Cadastre), La Vallière (1820, Carte de l'état-major), La Vallière (1882, acte Tardiveau/Vernou-sur-Brenne), La Vallière (1954, Cadastre), Château de la Vallière (2014, Carte IGN).
Ce fief relevait de la châtellenie de Rochecorbon, à foi et hommage lige. Jacques de la Vallière, écuyer, cité dans un aveu du 13 juillet 1451, est le plus ancien seigneur connu. Il aurait été suivie par Catherine Morin, qualifiée de dame de La Vallière et de La Huetterie dans des titres concernant cette terre en la même paroisse. A la suite d'une saisie opérée à la requête de René de Bastarnay, seigneur du Bouchage, sur les héritiers de René Morin, La Vallière fut adjugée, le 5 septembre 1542, au profit de Laurent le Blanc. Il avait épousé, le 24 mai 1536, Marie Testu et devait être maire de Tours en 1558-1559. Son fils Jean, écuyer, conseiller du roy, général de ses finances en la généralité du Languedoc, maître d'hôtel ordinaire de la reine-mère, puis de sa Majesté, premier président au bureau des finances de Tours, y assuma aussi la charge de maire à deux reprises en 1575-1576 et 1589. Il demanda à son suzerain, le seigneur de Rochecorbon, sous la condition de fournir chaque année un chien courant tout dressé, la permission de faire clore à fossés et pont-levis, sa maison de La Vallière, ce qui lui fut accordé le 11 février 1578. Il n'eut pas de postérité de Charlotte Adam, décédée en cette ville longtemps après lui, le 24 janvier 1638. Le fief passa à son frère Laurent, époux en premières noces de Marie Adam, sœur de Charlotte, et en secondes, en 1607, de Louise (ou Marie) du Fautret. Son fils Jean, issu du premier lit, lui succéda après son décès. Voyant que la branche aînée était éteinte et la terre de la Baule (en Bourbonnais) possédée par un autre seigneur, il obtint, par lettres du roi du 31 mars 1635, le droit de s'appeler la Baume le Blanc pour distinguer sa famille des autres portant le nom de Le Blanc. De son mariage, le 10 août 1609, avec Françoise de Beauvau, il eut de nombreux enfants: neuf ou douze selon les sources. L'aîné, prénommé Laurent, épousa, par contrat du 24 novembre 1640, Françoise le Prévost. Par acte du 10 mai 1649, il obtint que les fiefs de La Vallière, Boissé, Orfeuil, Le Puy, partie de Vaux et de Maupertuis ne forment qu'un seul domaine érigé en châtellenie avec entre autres droits celui de haute, moyenne et basse justice. Le titre fut consacré par lettres patentes datées de Rouen en février 1650.  Il aurait eu trois enfants dont Jean, François et Louise-Françoise. Cette dernière fut la maîtresse de Louis XIV de 1661 au 19 avril 1674, date où elle prit le voile. En sa faveur, en mai 1667, ainsi que pour sa fille Marie-Anne, des lettres patentes unirent la baronnie de Saint-Christophe, les seigneuries de Courcelles, Vaujours, de Châteaux (Château-la-Vallière) et en firent un duché sous le nom de la Vallière.
Le frère de Louise de la Valllière, Jean-François, de son mariage avec Gabrielle Glé, eut entre autres enfants Charles-François, pair de France, gouverneur et grande sénéchal du Bourbonnais, il se maria, le 12 juin 1698, avec Marie-Thérèse de Noailles, dame de palais de la Dauphine.
A cette occasion, Marie-Anne de Bourbon, princesse de Conti, fille naturelle et légitimée de la duchesse de la Vallière, lui fit don du duché pairie dont l'érection se trouva confirmée par de nouvelles lettres patentes en 1723. Jean-François de la Baume le Blanc revendit le duché à son épouse le 30 août 1736. Elle lui avait donné deux fils: Louis-François, disparu sans alliance, et Louis-César, né le 9 octobre 1708. Gouverneur du Bourbonnais jusqu'en 1754, grand fauconnier de France en mai 1748. Sa femme, Anne-Julie-Françoise de Crussil, lui donna une fille, Adrienne-Émilie-Félicité de la Baume le Blanc. Celle-ci était veuve de Louis Gaucher, duc de Châtillon, quand elle comparut par fondé de pouvoir à l'assemblée électorale de la noblesse de Touraine en 1789, comme dame des duché et marquisat de la Vallière. Sa petite-fille, Alexandrine-Célestine-Zoé du Crussol d'Uzès, après la mort de son mari, Louis-Victurnien-Alexis, marquis de Rougé, reçut la terre de La Vallière, le 4 avril 1841. Elle mourut, le 6 avril 1866, laissant par testament le domaine à son petit-fils, Jean de Rougé, qui céda le château à son père Jean de Rougé, le 3 juin 1869.
Trois ans plus tard, à la suite de la licitation des biens de ce dernier en 1872 devant le tribunal civil de la Seine, Thérèse Charlier de Gerson, veuve de M. de la Motte, en devint propriétaire. Elle revendit La Vallière, le 2 septembre 1884, à Paul-Frédéric-Auguste-Rodolphe, comte de Montessuy. Il décéda à La Vallière le 7 novembre 1897 et, au partage du 19 février 1898, le château fut attribué à Mme de Montessuy. Le 3 août 1903, un architecte honoraire de la ville de Paris, résidant alors au château de La Côte à Reugny, M. le baron Manjot de Dammartin en fit l'acquisition. Après son décès, La Vallière fut vendue par adjudication sur surenchères à la Chambre des Saisies du tribunal de la Seine, le 7 juillet 1921. Ce fut Suzanne-Marie-Eugénie Cochin, épouse de Christian Millon de la Verteville, qui, avec ses deniers propres, s'en rendit adjudicataire. Elle en garda la propriété jusqu'en 1948 où, le 2 avril, une mutation intervint au profit de Robert-Yves-Gatien Bazin de Jessey, colonel en retraite.

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